ETRE RAPPELÉ

Pourquoi à 40 ans, la Mission Locale de Dreux est toujours aussi jeune ?

Plus de 5.800 jeunes sont passés par les locaux de la rue Henri-Dunant, en 2022. L’équipe de Mina Daoudi prépare son anniversaire pour septembre, mais continue à renouveler en permanence son offre pour répondre aux besoins en constante mutation.

Pas question pour la Mission Locale de Dreux de se reposer sur ses lauriers en attendant de fêter son anniversaire en septembre 2023.  Lors de la dernière assemblée générale, mercredi 7 juin, on a parlé bilan, mais surtout projets. L’esprit d’initiative est la marque de fabrique de cette institution qui a 40 ans, mais ne veut surtout pas vieillir.

Deux nouveaux projets dès le mois de juin

La prochaine surprise que réserve l’équipe de Mina Daoudi à la jeunesse drouaise, c’est ce grand job dating en plein air. Jeudi 15 juin, une cinquantaine d’entreprises s’installent sur la place de Verdun pour proposer les offres d’emploi disponibles. Il suffira de se rendre sur la place, sans autre formalité, pour rencontrer un chef d’entreprise, déposer un CV, répondre à une offre.

Deuxième sujet de préoccupation pour les conseillers de la Mission Locale : la mobilité des jeunes qui reste un frein à l’emploi. Beaucoup de dispositifs ont déjà été imaginés.

Pierre-Frédéric Billet, maire de Dreux, mais aussi président de la Mission Loclae annonce une nouvelle initiative : « On se tourne vers le privé pour mettre à disposition des véhicules électriques, des voitures sans permis aux jeunes ».

Une convention doit être signée en ce sens avec ces nouveaux partenaires privés, le 22 juin.

Une ouverture à tous les jeunes

La priorité de la Mission Locale est d’accompagner les jeunes de 17 à 25 ans vers l’emploi et leur permettre de réussir leur insertion dans la société. De nombreux dispositifs dont la Garantie Jeunes ont fait leurs preuves.

Mais, la philosophie de Mina Daoudi, la directrice de la Mission locale partagée par le président et l’équipe, est « d’aller vers les gens » ; « d’aller chercher ces invisbles qui passent à travers les mailles de tous les dispositifs ».

Pierre-Frédéric Billet, maire LR de Dreux, mais également président de la Mission Locale détaille :

« Les derniers chiffres du chômage nous donne un taux de 6,8 % sur l’arrondissement de Dreux. C’est un chiffre historiquement bas qui conduit les chefs d’entreprise à avoir moins d’exigences sur la qualification des collaborateurs qu’ils embauchent. »

PIERRE-FRÉDÉRIC BILLET (Maire LR de Dreux président de la Mission Locale)

L’élu y voit l’occasion de pousser des jeunes sans expérience vers ces entreprises  » qui vont pouvoir les former et leur mettre le pied à l’étrier ».

Mais, pour cela, il faut aussi aller chercher “les invisibles”. Des gens très éloignés de l’emploi que l’on ne peut toucher que si « on va vers eux ».

Mina Daoudi, la directrice de la Mission Locale renchérit en exposant les premières mesures qui se mettent en place, notamment en direction des jeunes femmes.

« Les filles nous sollicitent beaucoup moins que les garçons. Nous allons donc aller vers elles, en ville, en allant sur les marchés du mercredi et du dimanche et à la gare les vendredis soir. Dans les communes rurales, on identifiera des lieux fréquentés par la jeunesse pour y aller. »

MINA DAOUDI (Directrice de la Mission Locale)

L’équipe de la Mission Locale pense déjà à des sites comme le plan d’eau de Mézières-Ecluzelles ou l’étang de Oulins très fréquentés, en été, par le public de la Mission Locale, les jeunes entre 17 et 25 ans.

Un déménagement toujours en perspective

La Mission Locale ne déménagera pas, finalement, dans les anciens locaux des services de l’aide sociale à l’enfance, rue Saint-Martin.
Pierre-Frédéric Billet explique : « Ces locaux ne sont pas fonctionnels et il manque 200 mètres-carrés pour que la Mission Locale soit vraiment installée de façon optimum ». Pour les transformer à la hauteur des besoins de la Mission Locale, le budget aurait été trop lourd.

Pour autant, l’idée de rapatrier la Mission Locale en centre-ville, non loin des gares SNCF et routière, n’est pas tombée dans l’oubli. « Nous cherchons d’autres locaux plus modernes, plus fonctionnels et centraux », poursuit le président sans s’avancer plus. La centralité demeure essentielle dans le projet dans l’intérêt des jeunes qui fréquentent la structure.

Quant au bâtiment de l’ASE racheté par la Ville au Département en 2021, il doit trouver une autre vocation. « On réfléchit à le transformer en un lieu d’hébergement pour les internes de l’hôpital de Dreux ». Le projet est à l’étude et pourrait associer la Ville, l’hôpital et le GIP-Relais Logement.

Reconnaissance. Mina Daoudi, la directrice de la Mission Locale de Dreux a toujours été reconnue pour l’excellence de son travail.

Saluée pour son implication, sa capacité à innover, son humanité avec les jeunes et sa gestion rigoureuse de l’organisme, elle franchit une nouvelle étape puisqu’elle a été choisie pour assurer les audits des autres Missions Locales. Elle assure qu’elle restera très présente à Dreux : « J’ai demandé à me rendre dans les Missions locales des Yvelines, de l’Eure, … des départements limitrophes, mais ne pas aller à l’autre bout de la France ».

Valérie Beaudoin